Comment les Viennois font le grand saut…la bonne glissade, le “Guter Rutsch” comme on dit ici.
Quand on évoque le nouvel an viennois, reviennent inévitablement les images télé du Concert du Nouvel An du Musikverein retransmis dans plus de 50 pays.
Mais le plaisir est encore plus grand quand on a la chance de le suivre devant l’écran géant de la Rathausplatz, parmi la foule matinale ondulant aux accords des valses tant ressassées.
Et la veille…
le spectacle est dans la rue.
On sort tout simplement faire la fête et danser. Pour cette nouvelle année près de 700 000 personnes ont parcouru le traditionnel “Silvesterpfad“, le chemin de la Saint-Sylvestre qui charrie gourmets et fêtards à travers l”Innere Stadt” (Centre historique). Ce parcours festif propose les incontournables dégustations culinaires, Wurst et Punsch toujours, encore, et encore, et les spectacles de musique et de danses. De place en place on passe de la valse au rock, de l’operette à la pop, de la musique traditionnelle à la techno, et de la samba à l’austropop.
Quelle curiosité de suivre un cours accéléré de valse sur la Stephansplatz, au milieu de danseurs débutants, tournoyant fébrilement un verre de Punsch à la main, sous la Steffl (Tour Sud de la Stephansdom).
Et aussi dans les cieux.
Une tradition bien ancrée ici, et déjà oubliée dans la capitale française, c’est de mettre le feu…au ciel. Il y a les feux d’artifice officiels, sur la Heldenplatz et le Prater, mais aussi et surtout tous ces feux que les Viennois se plaisent à tirer. Véritable embrasement des cieux, assourdissant et éblouissant. Il faut vite filer l’admirer des hauteurs du Kahlenberg, en trinquant au milieu des vignes assoupies.
La Saint-Sylvestre c’est aussi le couronnement de la Tour Nord de la Stephansdom, la fameuse tour “diaboliquement” inachevée. Couronnement car sous son ravissant lanternon Renaissance se trouve la légendaire Pummerin, la troisième plus grosse cloche d’Europe qui ne sonne qu’à de rares occasions. C’est en fait une copie, refondue à partir de la Pummerin originale qui sonnait alors de la Steffl. Elle avait été faite à partir des canons abandonnés par les turcs lors du siège de 1683, et détruite lors de la Seconde Guerre Mondiale
La Pummerin lance chaque année, dans les incessants crépitements célestes, ses douze coups annonçant l’an neuf, non plus de la Steffl, la plus haute des tours, mais de la Tour Nord…la plus forte.
Quelle revanche !
Les douze coups de la Pummerin sont retransmis chaque année à la télévision autrichienne, juste avant “Le Beau Danube Bleu”.
Ecoutons voir…
Excellent le son de la Pummerin ; ) !!!
et sans le bruit des pétards et fusées.
Alain aus Wien