Comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, depuis plus d’un mois Vienne se pare de l’éclat des chandelles, des effluves de pain d’épices, de cannelle, de vin chaud, et de biscuits de toutes sortes.
Certes un air de déjà vu ailleurs, mais… ici se dégage une saveur toute particulière.
D’abord le petit Jésus (Christkindl).
“Christkindlmarkt” en grosses lettres de feu sur les échoppes illuminées désigne ici clairement la vedette : l’Enfant Jésus. Et le 24 décembre c’est lui qui fait tout le boulot, éclipsant le Père Noël.
Ce jour-là, les enfants ouvrent la vingt-quatrième et dernière surprise de leur calendrier de l’Avent (souvent fait-main par maman) et se voient, ultime supplice, interdire l’accès du salon. C’est qu’il ne faut pas déranger Cristkindl dans ses dernières tâches: apporter le sapin, installer la crèche, déposer les paquets, puis allumer les bougies de l’arbre de Noël. C’est seulement au tintement de la clochette que les enfants découvrent enfin l’arbre illuminé entouré des cadeaux.
Puis deux autres personnages.
Je me souviendrai longtemps du soir du 5 décembre, j’étais alors en cours d’allemand au Café Frame, à Brigittenau (catégorie “Szenelokal“). Deux personnages déguisés font irruption, l’un avec une crosse dépose des cacahuètes sur les tables, l’autre avec un masque de diable et une peau de mouton suit, menaçant d’un baton.
Des mendiants faisant une animation ? Je reste figé devant mes cacahuètes.
Barbara dit alors, pensant me rassurer : “Nikolo und Krampus !“.
J’écoute alors la légende de Saint-Nicolas et du Père Fouettard…des friandises pour les enfants sages…la trique pour les autres…
Tellement impressionné, j’en avais oublié…mon Nikon pour saisir le Krampus
…et les cacahuètes.
Et ces odeurs, ces victuailles, ces breuvages.
Que ce soit sur la Rathausplatz, ou sur les 150 autres marchés de Nöel déployés sur les places et zones piétonnes de Vienne, quelle opulence de mets!
Rayon charcuteries, une sauvage concurrence au traditionnel Würstelstand : Käsekrainer, Bratwurst, Frankfurter, Kürbiswürstel (saucisses à la courge), Apfelwürstel (saucisses à la pomme), et le légendaire Leberkäse luisent sous les sunlights des kiosques.
Au rayon boissons on trouve bien sûr les Glühwein (vin chaud), Glühmost (cidre chaud) et Jagatee (thé au rhum et eau-de-vie de fruits), mais surtout le fameux…Wiener Punsch ! Le rhum detrône largement et avantageusement le vin.
Décliné à l’envi, chacun y trouve son bonheur : myrtille, orange, pomme, baies, sureau, cannelle, gingembre, kirsch, marrons, mandarine, amande, voire Aperol.
Vendredi dernier, sur le vol Vienne-Paris, une charmante hôtesse de FlyNiki propose :
“…und ein Punsch ?“
Un avion Christkindlmarkt…qui l’eût cru ?
Frohe Weihnachten à tous !
Frohe Weihnachten! Barbara
Très bien la préparation de la fête de Noël, croyant ou pas… entrons dans la fête et ne pas oublier que la vedette est “le petit Jésus” donc à Vienne il semble qu’on ne l’a pas oublié.
Autour de moi….ce serait plutôt….non….pas le sapin! mais le Père Noël !!!
Merci pour les belles photos qui complètent cet intéressant descriptif.
Bon Noël! à tous.
Bussi dear, excuse par avance s’il te plaît l’expression de ma jalousie, inaccordable sentiment à cette veille de Noël, mais C’EST JUSTE PAS POSSIBLE D’ECRIRE AUSSI BIEN et de savoir parler de tout avec cette générosité là! Tu écris comme un conteur, tes connaissances et ton imaginaire me ravissent. Bonnes fêtes de Noël. Je serai ce soir à 20h sur les hauteurs de Bologhine fêter le Christkindlmarkt à Notre Dame d’Afrique. Je crains néanmoins que pour le punch, se soit un peu plus compromis 😉