Après le Salzkammergut, plus à l’ouest on arrive au Tyrol avec ses sommets à plus de 3000, et sa magnifique capitale, Innsbruck.
Deux fois olympique, elle est entièrement tournée vers le monde alpin, sportive et touristique, mais pas seulement. Si on veut bien laisser tomber les sommets enneigés on fait de belles découvertes dans son coeur médiéval, riche en musées et églises…
Une église se distingue : la Hofkirche.
D’apparence très ordinaire elle surprend dès le porche franchi. Un étonnant monument funéraire entouré de deux haies d’honneur de gigantesques statues noires nous accueille, et nous laisse ébahis.
C’est Maximilien Ier qui décida de son vivant la construction de ce monumental tombeau. Souhaitant laisser une trace, il est allé chercher les plus grands artistes de l’époque, notamment Albrecht Dürer, pour édifier son mausolée, d’après ses propres plans, et sculpter les statues de bronze figurant la famille impériale et ses ancêtres. Il a d’ailleurs fait preuve d’une imagination débridée pour choisir des dignitaires à la mesure de la gloire de son règne, on croise ainsi Clovis, Godefroy de Bouillon, Charles le Téméraire, et…le Roi Arthur !
Ce programme trop ambitieux s’est poursuivi bien après sa mort, son petit-fils l’archiduc Ferdinand Ier, frère de Charles Quint, et Ferdinand II l’achevèrent près de 70 ans après, en 1584, sans vraiment aller au bout du projet puisque 28 des 40 statues initialement prévues sont édifiées. Les “Schwarze Mander“, les “Bonshommes en noir”, comme on les appelle ici alors qu’il y a huit femmes, montent une garde pleine de gravité autour d’un immense tombeau…vide.
Maximilien repose au château de Wiener Neustadt.